DUFRESNE David
La juge Marie-Paule Moracchini, en charge de l’enquête sur l’Eglise de scientologie, avait deux mois pour retrouver le tome et demi de son instruction, mystérieusement disparu dans l’enceinte même du palais de justice de Paris en 1998. Pour les parties civiles, comme pour la secte poursuivie pour « escroquerie et exercice illégal de la médecine », l’enjeu était essentiel: il en allait de la prescription éventuelle du dossier. La magistrate a fait mieux. Ce n’est pas un ni deux, mais six tomes qu’elle a remis à la chambre d’accusation. Qui s’en est aussitôt étonnée. Dans un arrêt rendu en fin de semaine dernière, la chambre écrit en effet que ces « six tomes intitulés « pièces annexes » ont été nouvellement versés à la procédure sans que les pièces qu’ils contiennent ne comportent une cotation », comme l’exige la loi.
Plaintes de 1983. En clair: ces six cartons surgissent de nulle part, ou presque, et n’ont semble-t-il pas fait l’objet d’un recensement minutieux. Selon nos informations, y figureraient des rapports d’expertise, des éléments concernant une autre procédure concernant la secte, déjà jugée à Lyon, quelques lettres de parties civiles faisant état de pressions, mais aussi, et ce n’est pas rien, plusieurs plaintes qui remonteraient à 1983 et qui s’étaient, semble-t-il, elles aussi perdues dans les limbes. Ces derniers documents allongeraient, de fait, la période de la procédure instruite depuis 1989 par Marie-Paule Moracchini.
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